PIÈCES AUTOMOBILES : PUBLICATION D'UN NOUVEAU RÉFÉRENTIEL PROFESSIONNEL ET D'UN ARRÊTÉ SUR LEUR RECYCLAGE ET LEUR VALORISATION POUR 2015.
DES MESURES QUI VISENT À FIABILISER L’USAGE DES PIÈCES DE RÉEMPLOI.

Le 27 septembre dernier, la branche des recycleurs du Conseil National des Professions de l’Automobile (CNPA) a adopté un nouveau référentiel de certification dédié à l’activité de traitement des Véhicules Hors d’Usage (VHU) et de leurs composants. Cette adoption fait suite à la publication, le 6 février dernier, du décret visant une transposition conforme de la directive européenne de 2000 sur les VHU. Un arrêté du 27 juin 2011 détaille les obligations des centres agréés en matière de recyclage et de valorisation d’ici 2015. Ces mesures visent à fiabiliser l’usage des pièces de réemploi.

L’ENGAGEMENT DES CENTRES AGRÉÉS VHU

Depuis 2009, les experts assureurs ont le droit de chiffrer les réparations sur la base de pièces de réemploi, principalement les pièces de carrosserie. Ces pièces, qui souffraient traditionnellement d’une image relativement négative, commencent à trouver leur place dans l’esprit des consommateurs, notamment en raison du contexte économique. L’adoption de ce référentiel vise à accélérer le processus. Une pièce de réemploi est une pièce ou un composant issu d’un véhicule hors d’usage et qui sera réutilisé dans le but de la réparation ou pour la maintenance de véhicules.

L’adoption de ce nouveau référentiel engage les centres agréés VHU sur trois points. Ils doivent instaurer une traçabilité des pièces de réemploi, assurer un contrôle qualité à chaque étape des pièces de réemploi, et enfin, ils doivent offrir une garantie pièces d’au moins trois mois à tous leurs clients, particuliers ou professionnels de l’automobile. Le marché de la pièce de réemploi est évalué à environ un milliard d’euros par an en France, chiffre que le président national de la branche des recycleurs espère voir doubler en deux ans.

LES AVANTAGES DE L’UTILISATION DES PIÈCES DE RÉEMPLOI.

Ce nouveau référentiel de certification Qualicert permet d’apporter des réponses à des enjeux économiques d’une part, et écologiques d’autre part. En apportant plus de garanties sur la qualité des pièces, ce référentiel doit permettre de renforcer l'utilisation de pièces de réemploi. Cela peut être un levier pour baisser le poids des dépenses d'entretien, croissantes dans le budget des ménages (en proposant des pièces à un tarif réduit, de l’ordre de 50%). Le développement du marché du réemploi permettrait en outre des créations d'emploi, en valorisant des solutions locales (selon Patrick Poincelet, le président de la branche des recycleurs, la déconstruction des véhicules français en fin de vie n’est pour l’instant pas délocalisable).

A un autre niveau, écologique celui-là, il permet de recycler des pièces en bon état, donc de réduire les déchets. De même, cette pratique engendre des économies au niveau de la consommation de matières premières et d’énergie nécessaires à la fabrication et d’abaisser les coûts de transport desdites pièces.

L’adoption de ce référentiel est une bonne nouvelle pour les assureurs, qui pourront réaliser des économies substantielles en étant force de prescriptions, de même que leurs assurés, en engendrant une baisse des coûts des sinistres. C’est également une possibilité pour les constructeurs d’atteindre le taux de 95% de la masse du véhicule en matériaux valorisables pour 2015 (taux fixé par Bruxelles). La popularisation de l’usage de pièces de réemploi va en revanche marquer la politique de marge des constructeurs qui jusqu’alors étaient en situation de quasi-monopole sur le segment des pièces détachées.

Face à une baisse déjà constatée de son chiffre d'affaires dans son réseau après-vente, Renault anticipe l'intégration de la filière en conduisant une expérimentation sur l'usage de pièces de réemploi. Cette opération, qui vise à assurer à Renault à la fois la maitrise des opérations mécaniques et de la filière approvisionnement, est actuellement testée dans deux villes, à Romorantin (41) et Noyelles-Godault (62).

ANTICIPATION AU NIVEAU DES FILIÈRES DE FORMATION

Pour le moment, le dispositif ne s’applique qu’à 38 organes de robe des véhicules, identifiés comme représentant la majorité des demandes des experts et assureurs : capot, calandre, pare-chocs hayon, ailes, rétroviseurs, feux, portes… Mais il est question de l’étendre à la pièce mécanique de réemploi. Ainsi, le dispositif pourrait à terme toucher des pièces dont les éléments d’usure seront remplacés ou remis à neuf, comme par exemple les embrayages. Certains ont anticipé ces évolutions comme l'entreprise Sadex,située à Fougères, dont l’activité concerne la rénovation d’embrayages.

Il n’est, pour l’instant, pas question de faire de même avec les éléments de sécurité (bien qu’il n’existe pas de définition des « pièces de sécurité », ce qui autorise les centres agréés de vendre tout type de pièces de réemploi).

Le cabinet Syndex, dans une note relayée par le Codespar cette année, a mis en évidence la nécessité d’adapter les métiers de service et de recyclage liés à l’automobile. D’une part pour la formation technique aux actions de démantèlement et réemploi, qui représentent une activité spécifique, et d’autre part pour organiser le réseau de points de déconstruction répartis sur le territoire.

Toujours selon la même étude A l’horizon 2020, la filière automobile en France présente un solde négatif d’environ 20000 emplois (création directe d’emplois dans la filière alternative – destructions d’emplois dans la filière thermique). La filière des pièces de réemploi représente une opportunité locale d’allocation de ressources et compétences pour les régions structurées autour de la filière automobile.

source : themavision.fr
date : 25/11/2011

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